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Le gouvernement va baisser les crédits de plus de la moitié des missions de l’Etat, dont l’Ecologie et l’Agriculture, ainsi que le Travail et l’Emploi à partir de 2012, alors que la Justice et la Recherche tirent leur épingle du jeu, selon le document budgétaire publié mardi.

Selon ce rapport présenté à l’Assemblée nationale, qui précise les crédits alloués aux différentes missions, «à l’exception du ministère de la Justice et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, tous les ministères verront leurs effectifs réduits sur les années 2011 à 2013».

Recherche et Enseignement, Justice en hausse

La mission Recherche et Enseignement supérieur reste la première priorité du gouvernement, est-il indiqué. Ses crédits vont passer de 23,63 milliards d’euros en 2010 à 23,83 milliards en 2011, 24,04 milliards en 2012 et 24,23 milliards en 2013. En outre, le ministère «ne fera l’objet, à titre exceptionnel, d’aucune suppression d’emplois».

Le ministère de la Justice sera le seul à «bénéficier de créations d’emplois nettes (400 en 2011), essentiellement en faveur de l’administration pénitentiaire», selon le document. Les crédits de la mission passeront de 5,65 milliards d’euros en 2010 à 5,80 en 2011, 5,96 en 2012 et 5,90 en 2013.

Travail et Emploi, Agriculture, Ecologie en baisse

Côté baisses, la mission Travail et Emploi verra ses crédits légèrement progresser l’an prochain, passant de 11,25 à 11,37 milliards, avant de «décroître fortement» avec «l’amélioration de l’emploi» escomptée, à 9,10 milliards en 2013.

Le ministère de l’Agriculture verra aussi ses crédits baisser, passant de 4,46 milliards d’euros en 2010 à 4,21 milliards en 2013. En 2011, 650 emplois seront supprimés sur ce ministère.

Les crédits de la mission Ecologie vont aussi nettement diminuer dès 2011, passant de 9,24 milliards en 2010 à 8,82 milliards en 2011.

Les crédits pour l’Aide publique au développement seront, eux, stabilisés en valeur sur la période.

Comme annoncé, 16.500 suppressions de postes sont prévues en 2011 dans l’Education, en vertu de la règle du non remplacement d’un fonctionnaire partant à la retraite sur deux. Les crédits de l’Enseignement scolaire vont d’abord légèrement progresser, passant de 44,14 milliards en 2010 à 44,45 milliards en 2011, puis baisser jusqu’à 44,05 milliards en 2013.

Sur les trois années, la règle édictée par le président Nicolas Sarkozy permettra de «ne pas remplacer près de 100.000 départs en retraite», soit 31.400 équivalents temps plein (ETP) et 2011, 32.800 ETP en 2012 et 33.000 ETP en 2013.

L’effort de réduction des effectifs est «plus élevé que la moyenne» aux ministères du Budget, des Affaires étrangères, de l’Agriculture, de la Défense, de l’Ecologie, de la Santé et des Sports.

«Les opérateurs de l’Etat seront également associés à cette démarche (...) à l’exception des opérateurs rattachés au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche», selon le document.

Le gouvernement chiffre à «près de 3 milliards d’euros» les économies «liées au non remplacement d’un départ à la retraite sur deux» sur les trois ans. Mais 50% de ces économies feront l’objet d’un «retour aux fonctionnaires».

La charge de la dette en nette progression

La charge des intérêts de la dette de l’Etat devrait croître très fortement au cours des prochaines années, tout comme les dépenses de pension des fonctionnaires, indique encore le document budgétaire.

La charge des intérêts de la dette, c’est-à-dire le paiement annuel des échéances des emprunts souscrits, devrait «augmenter en valeur de plus de 9% par an en moyenne, soit cinq fois plus que l’inflation», souligne ce document.

Elle devrait ainsi passer de 42,45 milliards d’euros en 2010 à 55,19 milliards en 2013. Cette hausse s’explique par «l’augmentation de l’encours de la dette depuis 2009», due à la crise qui a vu les déficits exploser, et par «l’augmentation attendue des taux d’intérêt».

Les dépenses de pension des fonctionnaires devraient, elles aussi, augmenter et passer de 35,06 milliards en 2010 à 39,58 milliards en 2013, «en dépit de l’impact bénéfique de la réforme des retraites», souligne le document. «Les départs en retraite de fonctionnaires» restent en effet «très nombreux sur la période», précise le gouvernement, en évoquant aussi des «revalorisations des pensions sur l’inflation».

Le gouvernement s’est engagé à geler «en valeur» les dépenses, hors dette et pensions, entre 2011 et 2013.