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La personnalité de Chris Viehbacher, qui prendra ses fonctions le 1er décembre, semble être un reflet inversé de celle de Gérard Le Fur, son prédécesseur. Affichant un profil beaucoup plus international - il est de nationalité germano - canadienne -, on attend de cet ancien de GlaxoSmithKline qu'il fasse évoluer la culture du groupe, restée très franco-française. Lui qui a été responsable de la zone nord-américaine de GSK connaît aussi très bien le marché français, puisqu'il a été P-DG de Glaxo Wellcome France dans les années 1990. Sa bonne connaissance du marché américain sera un atout non négligeable en ce qui concerne la réglementation administrative. La Food and Drug Administration avait en effet refusé en 2007 la mise en vente du principal projet de Gérard Le Fur, la pilule anti-obésité Acomplia, un refus qui avait en partie contribué à l'éviction de l'ancien dirigeant. L'expérience de Chris Viehbacher aux Etats-Unis est donc perçue positivement, alors que l'autorité sanitaire américaine se montre de plus en plus pointilleuse. La personnalité de Chris Viehbacher, bien meilleur communicant que Le Fur, apparaît aussi mieux adaptée au tournant stratégique que doit prendre Sanofi. Reste que le défi à relever est important, un défi à la hauteur des conditions financières pour le moins confortables accordées au nouvel arrivant. Au moment où les indemnités de départ versées à Gérard Le Fur relancent le débat sur les parachutes dorés, Chris Viehbacher se voit attribuer un golden hello de 2,2 millions d'euros. Alors que Sanofi annonce la suppression de 927 postes en France, le nouveau dirigeant n'a pas droit à l'erreur s'il veut conserver le capital de sympathie accumulé au moment de l'annonce de son arrivée.