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Le président de la République a confirmé sa décision de construire une nouvelle centrale de type EPR, à l’occasion de son déplacement au Creusot. «Nous allons construire une nouvelle centrale EPR indépendamment de celle de Flamanville», a indiqué Nicolas Sarkozy devant des ouvriers de l’usine ArcelorMittal du Creusot. Le nouvel EPR pourrait voir le jour en 2017, sur l’un des quatre sites susceptibles d’accueillir ce type d’installation, à savoir Tricastin dans la Drôme, Marcoule dans le Gard, Penly en Seine Maritime ou encore Flamanville dans la Manche. Dans l’immédiat, le choix du site se fera «d’ici à début 2009», selon les propos de Nicolas Sarkozy. «Il faudrait que la première pierre soit posée en 2011» a-t-il indiqué.

Reste à savoir qui en serait l’exploitant. Il y a quelques mois, EDF et Suez s’étaient opposés sur la nécessité de construire une deuxième centrale nucléaire de troisième génération. Le premier exemplaire du réacteur utilisant cette technologie est actuellement en construction à Flamanville pour le compte d’EDF. Fort de cette nouvelle capacité de production, qui devrait avoisiner les 15 terawatt/h par an (15 milliards de kWh), et de la croissance de sa production qu’il compte réaliser dans son parc existant (soit près 18 tWh), l’électricien historique semblait perplexe quant à la nécessité de voir un deuxième EPR sortir de terre, craignant des surcapacités sur le marché. Mais suite à l’annonce du président de la République, l’opérateur historique s’est immédiatemment porté candidat, faisant valoir qu’il était détenteur «de sites potentiels d’implantation, des compétences reconnues de ses salariés et de l’expérience nécessaire». GDF-Suez est de son côté convaincu qu’un tel équipement sera indispensable, et avait en ce sens indiqué qu’il comptait devenir constructeur et exploitant de centrales nucléaires à l’horizon 2015-2020.

Le Creusot, un lieu symbolique

La tenue d’un discours du chef de l’Etat sur la politique énergétique au Creusot se veut symbolique: ancien bassin minier, la région a fait sa mue. L’usine d’ArcelorMittal qu’a visité Nicolas Sarkozy produit des pièces d’acier destinées aux centrales nucléaires de nouvelle génération. Le géant indien de l’acier, a, à l’occasion de la visite du président de la République, annoncé un investissement de 70 millions d’euros. L’usine, dont l’acier est destiné à Areva, devrait par ce biais passer d’une capacité de 35.000 tonnes à 50.000 tonnes d’acier par an. Parallèlement, le groupe nucléaire investira la même somme dans son usine du Creusot, Sfarsteel.

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