Si la flambée des prix de l'or noir fait le désespoir de beaucoup, il fait en revanche le bonheur des pays du Golfe, premiers exportateurs mondiaux de pétrole. En effet, le pétrole a plus de 130 dollars confère aux grands pays producteurs d'or noir un important surcroît de pétrodollars. Bien conscients du caractère non renouvelable de ces ressources naturelles, ces pays ont constitué des fonds souverains afin de garantir un revenu futur, quand les temps seront plus durs. Depuis plusieurs mois, les fonds souverains occupent le devant de la scène avec des prises des participations directes au capital de grands groupes occidentaux. Pourtant, contrairement au sentiment général, c'est chez eux qu'ils investissent majoritairement. Un risque de bulle financière Ainsi, selon le cabinet McKinsey, d'ici à 2020 c'est 3.200 milliards de dollars qui seront placés dans le Golfe a raison de 230 milliards par an. Le but est de diversifier leurs sources de revenus, pour assurer leur avenir. Déjà dans les années 1970, l'Arabie Saoudite s'était orientée vers la pétrochimie et l'agriculture. Aujourd'hui, elle mise sur la sidérurgie et l'aluminium tout comme ses voisins le Bahreïn et Abou Dhabi. Pour sa part, Dubaï a choisi de développer, depuis 2000, les transports, la finance, le tourisme, la recherche, mais aussi l'éducation pour faire face à un besoin accru de techniciens et ingénieurs. Quant au Qatar Investment Authority (QIA), il détient par exemple diverses participations dans Qatar Telecom (55 %), Qatar National Bank (50 %) et Delta Commercial Properties (20 %). Les moyens financiers considérables dont disposent les six pays du Golfe (Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar, Bahreïn, Arabie Saoudite) ainsi que le développement de places financières locales ont permis d'accélérer leur croissance. Mais les pays du Golfe ne se développent pas à la même vitesse. Ainsi l'Arabie Saoudite a enregistré une progression de son PIB de 3,2 % en 2007, contre 9,2 % pour le Qatar. Les nombreux projets industriels ont permis ces dernières années l'émergence d'importantes sociétés. Et ces entreprises comptent bien rayonner hors de leurs frontières, comme c'est le cas pour Dubaï Ports World. Introduit à la Bourse de Dubaï à la fin de l'année 2007, le groupe est à ce jour l'un des leaders mondiaux de la gestion portuaire. Les compagnies aériennes affichent également de grandes ambitions comme le montrent leurs commandes de gros-porteurs A380. Ces investissements massifs ont fortement attiré les capitaux étrangers au risque de créer une bulle financière dans la région.