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Analyse agroalimentaire, étude clinique dans le cadre du développement d'un médicament, contrôle de la qualité de l'air ou de la conformité d'un pesticide... Autant de domaines dans lesquels Eurofins Scientific est devenu incontournable. Spécialiste de l'analyse biologique, le groupe, présent via ses laboratoires dans vingt-huit pays, réalise l'essentiel de son activité dans l'agroalimentaire, la pharmacie et l'environnement. Des marchés en forte croissance (5 à 10 % par an) qui profitent de l'augmentation des contraintes réglementaires et sanitaires. Numéro un ou deux sur la plupart de ses marchés, Eurofins parvient de plus à amplifier significativement la dynamique de son marché. Au titre de 2007, la hausse des ventes a atteint 34 %, dont 11 % à périmètre et taux de change constants. Surtout, le groupe bénéficie d'une visibilité élevée. Les contrats cadres signés dans la pharmacie, ou renouvelés chaque année dans l'alimentaire ou l'environnement, induisent une forte récurrence des facturations. De quoi permettre aux dirigeants de confirmer ou de dépasser année après année leurs perspectives. Ils ont ainsi avancé de deux ans, à 2008, leur objectif de 620 millions d'euros de ventes et visent le milliard d'euros de facturations à l'horizon 2011. De nombreux relais de croissance Plusieurs facteurs structurels et conjoncturels permettent en effet d'anticiper une poursuite de la croissance du marché. D'abord, nombre d'industriels réalisent encore eux-mêmes les tests proposés par Eurofins. « On estime qu'entre 10 et 15 % seulement du marché est externalisé », indique Hugues Vaussy, directeur financier. Le recours croissant à des prestataires ne peut que profiter au groupe. La globalisation du commerce mondial, qui induit le recours croissant à des importations, notamment en provenance des pays émergents où les contrôles sont souvent plus aléatoires, renforce l'utilisation systématique de tests à l'arrivée dans le pays de destination. Un produit défectueux peut coûter cher à une marque, au niveau financier comme en termes d'image. Par ailleurs, certaines évolutions réglementaires ouvrent de nouveaux marchés à Eurofins. Le règlement européen Reach oblige les industriels de la chimie à évaluer la toxicité de plus de 40.000 molécules d'ici à 2012. « Des appels d'offres sont en cours pour réaliser ces tests », indique Hugues Vaussy, sachant que le coût de cette mesure est estimé à 10 milliards d'euros pour les industriels jusqu'à 2018. Eurofins compte également se renforcer dans les pays émergents. Le groupe est en phase d'implantation rapide en Europe de l'Est et vient d'ouvrir un laboratoire à Shanghai, après un premier à Singapour. La croissance externe n'est pas oubliée. Elle représentera la moitié des 20 % de la hausse des ventes attendue dans les prochains exercices. « Compte tenu des fortes barrières à l'entrée, il est souvent efficace de racheter un acteur local », explique Hugues Vaussy. Fin 2007, Eurofins a ainsi racheté un laboratoire spécialisé dans la génomique et un autre qui lui permet de disposer de plus de 50 % de part de marché en Scandinavie, le tout pour un total de 60 millions d'euros de facturations supplémentaires.