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A la fin du mois de décembre, les gérants de portefeuilles ont tendance à adopter une curieuse pratique appelée « window dressing ». Pour embellir le bilan présenté au client sur l'année écoulée, les institutionnels soldent les lignes les moins performantes. Ils utilisent les liquidités dégagées pour renforcer des lignes déjà gagnantes. Le bilan global n'est modifié que de manière marginale et cela permet de montrer à ses clients la pertinence des choix de valeurs réalisés. Ils peuvent aussi acheter des valeurs qui ont fortement progressé sur les mois précédents. L'ensemble de ces opérations a pour conséquence d'accélérer la chute d'un titre comme Alcatel-Lucent (- 49 % depuis le 1er janvier). A l'inverse, la hausse de 52 % d'Alstom depuis le début de l'année peut s'amplifier.

A leur manière, les particuliers pratiquent le window dressing. En effet, il est fréquent de faire des vendus-achetés. Il s'agit de vendre une valeur en moins-value et de la racheter au même prix le jour même. Cela permet de diminuer le montant des plus-values réalisées si le seuil de cession de 20.000 euros a été dépassé. Par la suite, les impôts à payer seront diminués. Ce système a ses limites sur plusieurs années. Votre plus-value imposable risque d'être plus élevée à terme sur le titre que vous avez vendu et acheté. De plus, il est impératif d'agir avant le 24 décembre car, en France, le règlement-livraison des actions ne se fait que trois jours après chaque opération.

Le cas des entreprises

Les entreprises réalisent également des opérations de window dressing. Selon le livre de finance d'entreprise de Pierre Vernimmen, les sociétés peuvent également chercher à améliorer leurs états financiers de manière factice. La comptabilisation de certaines charges peut être avancée ou retardée, ce qui modifie le niveau de résultat. Dans le même ordre d'idées, les charges et produits constatés d'avance peuvent changer le bénéfice comptable.