La bonne santé des valeurs moyennes ne se dément pas. Pour s'en convaincre, il n'est qu'à s'appuyer sur la performance de leurs indices de référence, le CAC Mid 100 et le CAC Mid & Small 190 : l'un et l'autre ont progressé de 33 % et 32 % depuis le début de l'année, alors que l'indice CAC 40, en grande forme lui aussi, n'a progressé « que » de 19,6 %. Dans un tel contexte, il est de plus en plus nécessaire de faire preuve de sélectivité. Les valeurs moyennes devraient, certes, continuer à bénéficier d'un environnement porteur. Les bons résultats qu'elles ont publiés récemment laissent en effet augurer de la poursuite de la hausse des bénéfices en 2006, d'autant que la croissance économique pourrait être un peu moins atone l'année prochaine. En outre, les taux d'intérêt restent historiquement bas, ce qui favorise les opérations de croissance externe et entretient l'attrait spéculatif des valeurs moyennes. Mais leur niveau de valorisation est désormais tel qu'il faut plus que jamais faire preuve de discernement dans les choix d'investissement. Fidèle à sa stratégie de recherche active d'opportunités de placement parmi les valeurs moyennes, Le Journal des Finances a sélectionné cinq valeurs sur lesquelles on peut commencer à prendre des bénéfices, et cinq autres dont le potentiel reste intact.
LES ACTIONS A ACHETER
NEXITY
Pour profiter de la vogue durable de l'immobilier
> Avec un gain dépassant 50 % depuis le début de l'année, le parcours boursier de Nexity, le numéro un français de la construction de logements (avec 7 % de parts de marché), a de quoi faire pâlir d'envie nombre de stars de la cote.
Et ce n'est sans doute pas fini. Malgré des perspectives attrayantes, le titre capitalise encore moins de 10 fois ses bénéfices estimés pour 2006, ce qui en fait le moins cher du secteur. Il est vrai que les investisseurs commencent à se méfier de l'immobilier, dont la hausse spectaculaire ces dernières années alimente la crainte de la formation d'une bulle spéculative qui ne demanderait qu'à éclater. Rien de tel, cependant, ne semble se profiler. La hausse du marché immobilier reste pour l'heure le fait d'investisseurs et de primo-accédants à la propriété, et non d'une spéculation de marchands de biens, le logement restant en France en situation de pénurie. La perspective d'une hausse des taux d'intérêt, qui limiterait le nombre d'acquéreurs potentiels, est encore loin d'être préoccupante. Pour jouer ce secteur encore attrayant, Nexity nous paraît figurer parmi les meilleurs choix. Avec un carnet de commandes de 2,17 milliards d'euros, en hausse de 34 % et représentant 17,8 mois d'activité, le groupe bénéficie d'une belle visibilité, d'autant que les prises de commandes sont en hausse de 20 % à la fin novembre. En 2005, le chiffre d'affaires devrait ainsi progresser d'au moins 10 % à périmètre constant, après une hausse de 7,8 % sur neuf mois. La marge opérationnelle est attendue à plus de 13 %, tout comme l'an prochain, alors que la croissance devrait s'accélérer. Nexity vise en effet une progression des ventes de plus de 15 % en 2006. Les perspectives d'accélération de la cadence sont bien réelles, puisque le groupe pourrait participer à la consolidation du secteur.
Avec un taux d'endettement qui devrait rester limité à 50 % cette année, il en a parfaitement les moyens. C'est pourquoi nous sommes acheteurs du titre, avec un objectif de cours de 49 euros (code : NXI ; Comp. B).
ALAIN AFFLELOU
Un modèle de développement mal valorisé par la Bourse
> Le titre Alain Afflelou a certes progressé de plus de 16 % depuis le début de l'année, mais il mérite sans aucun doute encore davantage.
La Bourse semble ne pas réaliser pleinement à quel point le modèle de développement du distributeur de lunettes (un produit déjà peu sensible aux aléas de la conjoncture) l'immunise contre les cycles économiques, sans lui interdire pour autant de bénéficier d'excellentes perspectives de croissance.
La stratégie de la société, consistant à se développer à travers un réseau de franchisés, réduit les risques au niveau du groupe, dont le rôle consiste surtout à animer la marque Alain Affelou (ce qui est peu coûteux, puisque la publicité et la communication sont réalisées en interne), et lui garantit des revenus récurrents.
Le groupe se rémunère ainsi grâce aux droits d'entrée que lui versent ses franchisés, à une redevance annuelle indexée sur leur chiffre d'affaires, et sur les commandes de lunettes qu'ils lui passent.
Et, pour se convaincre de la réalité de la croissance du groupe, il n'y a qu'à observer les chiffres.
Au premier trimestre de l'exercice 2005/2006 (qui sera clos le 30 avril prochain), le chiffre d'affaires s'est établi à 43,9 millions d'euros, en très forte progression de 50,3 %, notamment grâce au nouveau réseau de succursales AA Optico.
La progression du nombre de nouveaux franchisés est de l'ordre de 20 à 30 ouvertures par an, et ne coûte rien au groupe, ce qui explique que le bilan reste particulièrement sain : le taux d'endettement se limite à 29 % des capitaux propres.
Pour l'ensemble de l'année, nous attendons un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros (+ 7,3 %) et un bénéfice net de 25,5 millions, capitalisé 15 fois en Bourse.
Compte tenu des qualités de l'affaire (notamment une marge nette de près de 20 % et un rendement qui devrait dépasser 3,5 % au cours actuel au titre de l'exercice en cours), nous estimons qu'il mérite mieux, notre objectif de cours s'élèvant à 32 euros (code : AAF ; Comp. B).
MAUREL & PROM
Un titre peu cher et une belle histoire qui continue
> La « junior » pétrolière créée par Jean-François Hénin, jadis surnommé le « Mozart de la finance », avait fini par habituer les investisseurs à des performances boursières hors normes.
Avec un léger retrait de près de 2 % depuis le début de l'année, on peut se demander si son président a perdu la main. Mais il expliquait récemment dans nos colonnes les raisons pour lesquelles, selon lui, le titre a été sanctionné par les investisseurs cette année.
L'abandon du statut de commandite par actions aurait ainsi été interprété à tort comme les prémices d'une OPA, lui conférant un attrait spéculatif qui n'avait pas lieu d'être, et les investisseurs auraient espéré trop tôt une réévaluation des réserves qui ne pouvait pourtant intervenir sur la seule foi d'études sismiques. L'histoire n'est cependant pas achevée.
Jean-François Hénin prévoit en effet en 2006 une forte croissance du résultat et du flux de trésorerie disponible, sans dévoiler d'objectifs chiffrés, mais qui devrait permettre la poursuite de la hausse du dividende. Avec le désengagement programmé de Pebercan, dont Maurel & Prom détient 20 %, et la baisse des besoins d'investissements, le groupe devrait disposer de davantage de liquidités pour ses actionnaires.
Cette hausse du dividende interviendra en tout cas d'ores et déjà au titre de 2005, malgré la révision à la baisse des prévisions de résultats pour l'exercice en cours à l'occasion de la publication des résultats semestriels.
Au final, l'aventure Maurel & Prom devrait continuer à faire les beaux jours du segment des valeurs moyennes, d'autant que le titre est aujourd'hui fort peu cher, au regard de ses perspectives. Il ne capitalise que 7,5 fois les bénéfices estimés pour 2006, alors que le rendement au titre de ce même exercice devrait dépasser 3 % au cours actuel. Nous restons donc acheteurs de Maurel & Prom, même si 2005 s'est révélé un exercice sans relief, compte tenu des perspectives qui restent très favorables. Nous visons un objectif de cours de 22 euros (code : MAU ; Comp. A).
GERARD PERRIER INDUSTRIE
Des fondamentaux solides
> Si le titre obtient une performance honorable de plus de 11 % depuis le début de l'année, il marque quelque peu le pas depuis l'été, l'abandon d'un gros client sur lequel pesait un risque de solvabilité devant en principe porter préjudice aux ventes du groupe Gérard Perrier Industrie pour l'exercice en cours.
La prévision de croissance du chiffre d'affaires a ainsi été ramenée à une fourchette de 3 à 5 % à l'occasion de la récente publication des ventes consolidées sur neuf mois (en hausse de 2,2 %, pour atteindre 43 millions d'euros).
Mais Gérard Perrier Industrie a finalement maintenu son estimation d'une marge nette comprise entre 5,5 et 6 %. En outre, les perspectives restent intactes pour 2006. Non seulement la société d'installation et de maintenance d'équipements électriques pour les sites industriels opère sur des marchés récurrents sur lesquels elle réalise 75 à 80 % de son chiffre d'affaires, mais elle s'ouvre de nouveaux débouchés, avec la prochaine acquisition d'un petit groupe spécialisé dans la maintenance électrique des sites nucléaires. Et ses fondamentaux restent solides, avec un flux de trésorerie disponible de 4 millions d'euros généré en moyenne chaque année, et une trésorerie nette qui s'élevait à 9,9 millions d'euros à la fin 2004. De quoi financer un dividende généreux qui devrait être porté à 2,1 euros par action au titre de 2005.
Au cours actuel, le rendement dépasserait ainsi 4 %. Compte tenu de ce profil plutôt attrayant, et de son historique de gestion prudente, Gérard Perrier Industrie nous semble rester insuffisamment valorisé, puisqu'il ne capitalise actuellement qu'à peine 11,5 fois ses bénéfices estimés pour 2006.
C'est pourquoi nous restons acheteurs du titre, dont le parcours flatteur depuis 2004 nous paraît ne refléter qu'une prise de conscience des qualités du groupe de la part des investisseurs, sans épuiser son potentiel. Notre objectif de cours est maintenu à 62 euros (code : PERR ; Comp. C).
ATOS ORIGIN
Pour miser sur la concentration du secteur des SSII
> C'est vrai, certaines sociétés de services et d'ingénierie informatiques (SSII) ont déçu récemment lors de la publication de leurs résultats. C'est notamment le cas de GFI Informatique.
Mais, selon l'expression consacrée, il ne faudrait pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain en vouant l'intégralité du secteur aux gémonies. Atos Origin reste ainsi selon nous une excellente opportunité d'investissement, quand bien même la société cible désormais une hausse de ses facturations légèrement inférieure à 8 %, et non plus supérieures à ce chiffre.
La direction s'attend à une marge opérationnelle située vers le bas d'une fourchette comprise entre 7,5 et 8 %, mais celle-ci reste tout de même très confortable. La concentration du secteur des SSII semble par ailleurs inévitable, comme le souligne la récente reprise d'Unilog par la société britannique Logica. Or Atos, deuxième SSII française, peut à la fois faire figure de prédateur et de cible. Le groupe s'est d'ailleurs déclaré prêt à procéder à de nouvelles opérations de rapprochement dès l'an prochain.
Mais, avec 100 % du capital aux mains du public, Atos se place surtout au tout premier rang des valeurs opéables. D'ailleurs, la société est régulièrement au centre de rumeurs de rapprochement.
Selon la dernière en date, Siemens pourrait lui vendre une partie de sa filiale informatique SBS, une rumeur qui est intervenue deux mois après une autre prêtant à Siemens l'intention de racheter Atos, qui faisait suite à une troisième selon laquelle le groupe français intéresserait T-Systems, filiale de Deutsche Telekom. Pour cet attrait spéculatif qui ne semble pas devoir être démenti, et pour les qualités propres d'Atos, nous restons acheteurs du titre.
Le groupe capitalise à peine plus de 14 fois son bénéfice estimé pour 2006, alors que sa dette nette ne devrait pas représenter plus de 15 % des fonds propres et que la marge nette devrait progresser l'année prochaine.
Nous visons un objectif de cours de 74 euros (code : ATO ; Comp. A, SRD).
LES ACTIONS A VENDRE
CFCAL
Un pari spéculatif gagnant
> Lorsqu'une action atteint l'objectif de cours que l'on s'était fixé, il ne faut jamais hésiter à prendre des bénéfices, quelles que soient par ailleurs les qualités propres de ladite société. C'est pourquoi nous allégeons la position sur le Crédit Foncier Communal d'Alsace-Lorraine (CFCAL), focalisé sur le marché porteur du rachat de crédit. Depuis l'OPA du Crédit Foncier de France à 39 euros par titre, qui s'est achevée fin 2004, le cours du titre s'est littéralement envolé de 80 %. L'activité s'est montrée dynamique cette année, puisque, au cours du premier semestre 2005, le produit net d'intérêts a progressé de 17 % et le résultat net s'est établi à 13,2 millions d'euros, grâce en particulier à une révision à la baisse des provisions pour créances douteuses. Les perspectives restent favorables, et nous tablons sur un résultat net de 20,2 millions d'euros pour 2005, en baisse, il est vrai, par rapport à celui de 2004 (34,5 millions), qui incluait toutefois une reprise de provisions de 22,7 millions d'euros. Du coup, un nouveau dividende exceptionnel, après celui versé en 2005 au titre de 2004 (ayant procuré un rendement net de 12,7 %), n'est pas à exclure pour 2006. Mais nous estimons que toutes ces perspectives sont à présent presque totalement intégrées par le cours de Bourse actuel, et notre objectif est pratiquement atteint. Le seul intérêt de la valeur réside désormais dans son excellent rendement, qui devrait atteindre 5,7 % au titre de 2005. Nous prendrons donc des bénéfices au-delà de 75 euros (code : CFCL ; Comp. C).
SAMSE
Des perspectives moins favorables
> Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, comme le dit un vieux dicton boursier. Celui-ci s'applique parfaitement au négociant de matériaux de construction Samse, qui a réalisé un très beau parcours depuis 2003. Mais, à l'heure où ses perspectives sont un peu moins favorables, il est temps de prendre des bénéfices. Après un premier semestre en demi-teinte pénalisé par les conditions climatiques du début de l'année, il est désormais acquis que le groupe n'atteindra que très difficilement son objectif de chiffre d'affaires de 790 millions d'euros en 2005, malgré un second semestre plus dynamique. D'ailleurs, la direction du groupe a revu à la baisse sa prévision de résultat d'exploitation, qui devrait se limiter à 29 millions d'euros (contre 31 millions pour la précédente estimation), en raison des difficultés rencontrées par sa branche bricolage, qui opère sur un marché peu dynamique et fortement concurrentiel. Ces difficultés ont d'ailleurs été aggravées par les perturbations liées aux travaux du tramway de Grenoble, qui ont pénalisé une succursale jusqu'alors très rentable. C'est pourquoi nous avons ramené début novembre notre objectif de cours de 161 euros à 140 euros, un seuil au-delà duquel nous recommandons de prendre des bénéfices. Il valorise les bénéfices estimés pour 2006 avec un multiple plutôt généreux de 11 fois. Il faudra attendre un repli sous 130 euros pour revenir éventuellement à l'achat (code : SAMS ; Comp. B).
IPSOS
De vrais atouts déjà bien intégrés
> Ipsos, le spécialiste du sondage, a de quoi séduire, avec une progression des ventes toujours supérieure à celle de son marché et à celle de ses principaux concurrents.
D'ailleurs, au rythme actuel de la croissance organique (de 8 à 10 % par an) et de l'intégration de nouvelles sociétés rachetées dans le cadre de sa politique d'acquisitions, Ipsos devrait atteindre plus vite que prévu l'objectif de 1 milliard de facturations, assorti d'une marge opérationnelle supérieure à 10 %, que s'est fixé la direction à l'horizon 2007.
Il en ressortirait une progression de plus de 40 % de l'activité et de plus de 50 % du résultat d'exploitation en deux ans.
Mais cette dynamique s'est déjà traduite par une progression en Bourse de plus de 32 % depuis le début de l'année.
Ce parcours sans faute illustre certes les bons fondamentaux de la société, qui allie visibilité et croissance. Et la valeur bénéficie également d'une dimension spéculative liée au processus de concentration à l'oeuvre dans le secteur.
Mais, au cours actuel, les perspectives sont correctement valorisées, puisque l'action capitalise plus de 27 fois les bénéfices 2005 et près de 25 fois ceux de 2006.
Par conséquent, on pourra prendre une partie des bénéfices vers 105 euros (code : IPS ; Comp. B, SRD).
POUJOULAT
De belles perspectives très bien valorisées
> Le chiffre d'affaires réalisé sur les neuf premiers mois de l'année par Poujoulat, fabricant de conduits métalliques de cheminées et de chauffage, a confirmé le dynamisme de l'activité, même si l'on a pu observer un tassement de la croissance, en raison d'un démarrage saisonnier décalé et d'une pénurie de main-d'oeuvre. Les ventes ont en effet progressé de 14,2 % sur la période (contre 15,7 % au premier semestre), pour atteindre 56,3 millions d'euros.
L'arrêt de la dégradation des marges liées à la hausse du prix de l'acier est confirmé, et la rentabilitédevrait même connaître une légère hausse. L'objectif du groupe est d'atteindre une marge opérationnelle de 6 à 7 % et une marge nette de 4 %.
Il pourra faire mieux en 2006, si toutefois l'acier ne connaît pas de nouveaux accès de fièvre.
Poujoulat prévoit en effet, après un exercice consacré à la hausse des volumes et à la conquête de parts de marché, de relever ses prix de vente l'année prochaine. Mais ces belles perspectives apparaissent d'ores et déjà très bien valorisées, puisque le titre capitalise déjà près de 11 fois le bénéfice estimé pour 2006.
C'est pourquoi, compte tenu de la grande sensibilité de la société à l'évolution du prix de ses matières premières, nous préférons continuer à prendre des bénéfices, le cours de Bourse ayant en outre largement dépassé notre objectif de cours de 60 euros (code : POUJ ; Comp. C).
CREDIT FONCIER DE MONACO
Un potentiel réalisé
> Avec le rachat en 2004 des activités de banque privée du Crédit Lyonnais et de Citibank, le Crédit Foncier de Monaco, première banque du Rocher, a renforcé ses positions sur ce petit territoire très riche et qui rivalise avec nombre de paradis fiscaux. Sa part de marché est ainsi passée de 12,3 % à 15 % entre 2001 et 2004, selon la Direction du budget et du trésor de Monaco. Du coup, le Crédit Foncier de Monaco, qui gère près de 8 milliards d'euros d'actifs, a dégagé l'an passé un résultat net de 28,7 millions d'euros, en hausse de 19 %. Hors plus-values sur le portefeuille de placement, le produit net bancaire a atteint 70 millions d'euros, en hausse de 17 %. Et ce alors même que l'effet périmètre n'a eu qu'un impact partiel, puisque le Crédit Lyonnais Private Banking International Monaco n'est consolidé que depuis juillet 2004, et Citibank depuis novembre 2004. Pour les mois à venir, la hausse des marchés financiers devrait permettre d'augmenter la collecte des gestionnaires de fortune de l'établissement. Le Crédit Foncier de Monaco compte également se développer dans la gestion de fonds, vers les entreprises et dans l'immobilier. C'est pourquoi nous tablons pour 2005 et 2006 sur une progression de plus de 15 % des résultats et du dividende de la banque monégasque. Le rendement prévisionnel 2005 ressort ainsi à 4,6 %. Mais cette perspective est d'ores et déjà intégrée par le cours de Bourse, qui a pratiquement atteint notre objectif de 950 euros, au-delà duquel nous prendrons des bénéfices (code : MLCFM ; Marché Libre).
LES ACTIONS A ACHETER
NEXITY
Pour profiter de la vogue durable de l'immobilier
> Avec un gain dépassant 50 % depuis le début de l'année, le parcours boursier de Nexity, le numéro un français de la construction de logements (avec 7 % de parts de marché), a de quoi faire pâlir d'envie nombre de stars de la cote.
Et ce n'est sans doute pas fini. Malgré des perspectives attrayantes, le titre capitalise encore moins de 10 fois ses bénéfices estimés pour 2006, ce qui en fait le moins cher du secteur. Il est vrai que les investisseurs commencent à se méfier de l'immobilier, dont la hausse spectaculaire ces dernières années alimente la crainte de la formation d'une bulle spéculative qui ne demanderait qu'à éclater. Rien de tel, cependant, ne semble se profiler. La hausse du marché immobilier reste pour l'heure le fait d'investisseurs et de primo-accédants à la propriété, et non d'une spéculation de marchands de biens, le logement restant en France en situation de pénurie. La perspective d'une hausse des taux d'intérêt, qui limiterait le nombre d'acquéreurs potentiels, est encore loin d'être préoccupante. Pour jouer ce secteur encore attrayant, Nexity nous paraît figurer parmi les meilleurs choix. Avec un carnet de commandes de 2,17 milliards d'euros, en hausse de 34 % et représentant 17,8 mois d'activité, le groupe bénéficie d'une belle visibilité, d'autant que les prises de commandes sont en hausse de 20 % à la fin novembre. En 2005, le chiffre d'affaires devrait ainsi progresser d'au moins 10 % à périmètre constant, après une hausse de 7,8 % sur neuf mois. La marge opérationnelle est attendue à plus de 13 %, tout comme l'an prochain, alors que la croissance devrait s'accélérer. Nexity vise en effet une progression des ventes de plus de 15 % en 2006. Les perspectives d'accélération de la cadence sont bien réelles, puisque le groupe pourrait participer à la consolidation du secteur.
Avec un taux d'endettement qui devrait rester limité à 50 % cette année, il en a parfaitement les moyens. C'est pourquoi nous sommes acheteurs du titre, avec un objectif de cours de 49 euros (code : NXI ; Comp. B).
ALAIN AFFLELOU
Un modèle de développement mal valorisé par la Bourse
> Le titre Alain Afflelou a certes progressé de plus de 16 % depuis le début de l'année, mais il mérite sans aucun doute encore davantage.
La Bourse semble ne pas réaliser pleinement à quel point le modèle de développement du distributeur de lunettes (un produit déjà peu sensible aux aléas de la conjoncture) l'immunise contre les cycles économiques, sans lui interdire pour autant de bénéficier d'excellentes perspectives de croissance.
La stratégie de la société, consistant à se développer à travers un réseau de franchisés, réduit les risques au niveau du groupe, dont le rôle consiste surtout à animer la marque Alain Affelou (ce qui est peu coûteux, puisque la publicité et la communication sont réalisées en interne), et lui garantit des revenus récurrents.
Le groupe se rémunère ainsi grâce aux droits d'entrée que lui versent ses franchisés, à une redevance annuelle indexée sur leur chiffre d'affaires, et sur les commandes de lunettes qu'ils lui passent.
Et, pour se convaincre de la réalité de la croissance du groupe, il n'y a qu'à observer les chiffres.
Au premier trimestre de l'exercice 2005/2006 (qui sera clos le 30 avril prochain), le chiffre d'affaires s'est établi à 43,9 millions d'euros, en très forte progression de 50,3 %, notamment grâce au nouveau réseau de succursales AA Optico.
La progression du nombre de nouveaux franchisés est de l'ordre de 20 à 30 ouvertures par an, et ne coûte rien au groupe, ce qui explique que le bilan reste particulièrement sain : le taux d'endettement se limite à 29 % des capitaux propres.
Pour l'ensemble de l'année, nous attendons un chiffre d'affaires de 130 millions d'euros (+ 7,3 %) et un bénéfice net de 25,5 millions, capitalisé 15 fois en Bourse.
Compte tenu des qualités de l'affaire (notamment une marge nette de près de 20 % et un rendement qui devrait dépasser 3,5 % au cours actuel au titre de l'exercice en cours), nous estimons qu'il mérite mieux, notre objectif de cours s'élèvant à 32 euros (code : AAF ; Comp. B).
MAUREL & PROM
Un titre peu cher et une belle histoire qui continue
> La « junior » pétrolière créée par Jean-François Hénin, jadis surnommé le « Mozart de la finance », avait fini par habituer les investisseurs à des performances boursières hors normes.
Avec un léger retrait de près de 2 % depuis le début de l'année, on peut se demander si son président a perdu la main. Mais il expliquait récemment dans nos colonnes les raisons pour lesquelles, selon lui, le titre a été sanctionné par les investisseurs cette année.
L'abandon du statut de commandite par actions aurait ainsi été interprété à tort comme les prémices d'une OPA, lui conférant un attrait spéculatif qui n'avait pas lieu d'être, et les investisseurs auraient espéré trop tôt une réévaluation des réserves qui ne pouvait pourtant intervenir sur la seule foi d'études sismiques. L'histoire n'est cependant pas achevée.
Jean-François Hénin prévoit en effet en 2006 une forte croissance du résultat et du flux de trésorerie disponible, sans dévoiler d'objectifs chiffrés, mais qui devrait permettre la poursuite de la hausse du dividende. Avec le désengagement programmé de Pebercan, dont Maurel & Prom détient 20 %, et la baisse des besoins d'investissements, le groupe devrait disposer de davantage de liquidités pour ses actionnaires.
Cette hausse du dividende interviendra en tout cas d'ores et déjà au titre de 2005, malgré la révision à la baisse des prévisions de résultats pour l'exercice en cours à l'occasion de la publication des résultats semestriels.
Au final, l'aventure Maurel & Prom devrait continuer à faire les beaux jours du segment des valeurs moyennes, d'autant que le titre est aujourd'hui fort peu cher, au regard de ses perspectives. Il ne capitalise que 7,5 fois les bénéfices estimés pour 2006, alors que le rendement au titre de ce même exercice devrait dépasser 3 % au cours actuel. Nous restons donc acheteurs de Maurel & Prom, même si 2005 s'est révélé un exercice sans relief, compte tenu des perspectives qui restent très favorables. Nous visons un objectif de cours de 22 euros (code : MAU ; Comp. A).
GERARD PERRIER INDUSTRIE
Des fondamentaux solides
> Si le titre obtient une performance honorable de plus de 11 % depuis le début de l'année, il marque quelque peu le pas depuis l'été, l'abandon d'un gros client sur lequel pesait un risque de solvabilité devant en principe porter préjudice aux ventes du groupe Gérard Perrier Industrie pour l'exercice en cours.
La prévision de croissance du chiffre d'affaires a ainsi été ramenée à une fourchette de 3 à 5 % à l'occasion de la récente publication des ventes consolidées sur neuf mois (en hausse de 2,2 %, pour atteindre 43 millions d'euros).
Mais Gérard Perrier Industrie a finalement maintenu son estimation d'une marge nette comprise entre 5,5 et 6 %. En outre, les perspectives restent intactes pour 2006. Non seulement la société d'installation et de maintenance d'équipements électriques pour les sites industriels opère sur des marchés récurrents sur lesquels elle réalise 75 à 80 % de son chiffre d'affaires, mais elle s'ouvre de nouveaux débouchés, avec la prochaine acquisition d'un petit groupe spécialisé dans la maintenance électrique des sites nucléaires. Et ses fondamentaux restent solides, avec un flux de trésorerie disponible de 4 millions d'euros généré en moyenne chaque année, et une trésorerie nette qui s'élevait à 9,9 millions d'euros à la fin 2004. De quoi financer un dividende généreux qui devrait être porté à 2,1 euros par action au titre de 2005.
Au cours actuel, le rendement dépasserait ainsi 4 %. Compte tenu de ce profil plutôt attrayant, et de son historique de gestion prudente, Gérard Perrier Industrie nous semble rester insuffisamment valorisé, puisqu'il ne capitalise actuellement qu'à peine 11,5 fois ses bénéfices estimés pour 2006.
C'est pourquoi nous restons acheteurs du titre, dont le parcours flatteur depuis 2004 nous paraît ne refléter qu'une prise de conscience des qualités du groupe de la part des investisseurs, sans épuiser son potentiel. Notre objectif de cours est maintenu à 62 euros (code : PERR ; Comp. C).
ATOS ORIGIN
Pour miser sur la concentration du secteur des SSII
> C'est vrai, certaines sociétés de services et d'ingénierie informatiques (SSII) ont déçu récemment lors de la publication de leurs résultats. C'est notamment le cas de GFI Informatique.
Mais, selon l'expression consacrée, il ne faudrait pas pour autant jeter le bébé avec l'eau du bain en vouant l'intégralité du secteur aux gémonies. Atos Origin reste ainsi selon nous une excellente opportunité d'investissement, quand bien même la société cible désormais une hausse de ses facturations légèrement inférieure à 8 %, et non plus supérieures à ce chiffre.
La direction s'attend à une marge opérationnelle située vers le bas d'une fourchette comprise entre 7,5 et 8 %, mais celle-ci reste tout de même très confortable. La concentration du secteur des SSII semble par ailleurs inévitable, comme le souligne la récente reprise d'Unilog par la société britannique Logica. Or Atos, deuxième SSII française, peut à la fois faire figure de prédateur et de cible. Le groupe s'est d'ailleurs déclaré prêt à procéder à de nouvelles opérations de rapprochement dès l'an prochain.
Mais, avec 100 % du capital aux mains du public, Atos se place surtout au tout premier rang des valeurs opéables. D'ailleurs, la société est régulièrement au centre de rumeurs de rapprochement.
Selon la dernière en date, Siemens pourrait lui vendre une partie de sa filiale informatique SBS, une rumeur qui est intervenue deux mois après une autre prêtant à Siemens l'intention de racheter Atos, qui faisait suite à une troisième selon laquelle le groupe français intéresserait T-Systems, filiale de Deutsche Telekom. Pour cet attrait spéculatif qui ne semble pas devoir être démenti, et pour les qualités propres d'Atos, nous restons acheteurs du titre.
Le groupe capitalise à peine plus de 14 fois son bénéfice estimé pour 2006, alors que sa dette nette ne devrait pas représenter plus de 15 % des fonds propres et que la marge nette devrait progresser l'année prochaine.
Nous visons un objectif de cours de 74 euros (code : ATO ; Comp. A, SRD).
LES ACTIONS A VENDRE
CFCAL
Un pari spéculatif gagnant
> Lorsqu'une action atteint l'objectif de cours que l'on s'était fixé, il ne faut jamais hésiter à prendre des bénéfices, quelles que soient par ailleurs les qualités propres de ladite société. C'est pourquoi nous allégeons la position sur le Crédit Foncier Communal d'Alsace-Lorraine (CFCAL), focalisé sur le marché porteur du rachat de crédit. Depuis l'OPA du Crédit Foncier de France à 39 euros par titre, qui s'est achevée fin 2004, le cours du titre s'est littéralement envolé de 80 %. L'activité s'est montrée dynamique cette année, puisque, au cours du premier semestre 2005, le produit net d'intérêts a progressé de 17 % et le résultat net s'est établi à 13,2 millions d'euros, grâce en particulier à une révision à la baisse des provisions pour créances douteuses. Les perspectives restent favorables, et nous tablons sur un résultat net de 20,2 millions d'euros pour 2005, en baisse, il est vrai, par rapport à celui de 2004 (34,5 millions), qui incluait toutefois une reprise de provisions de 22,7 millions d'euros. Du coup, un nouveau dividende exceptionnel, après celui versé en 2005 au titre de 2004 (ayant procuré un rendement net de 12,7 %), n'est pas à exclure pour 2006. Mais nous estimons que toutes ces perspectives sont à présent presque totalement intégrées par le cours de Bourse actuel, et notre objectif est pratiquement atteint. Le seul intérêt de la valeur réside désormais dans son excellent rendement, qui devrait atteindre 5,7 % au titre de 2005. Nous prendrons donc des bénéfices au-delà de 75 euros (code : CFCL ; Comp. C).
SAMSE
Des perspectives moins favorables
> Les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, comme le dit un vieux dicton boursier. Celui-ci s'applique parfaitement au négociant de matériaux de construction Samse, qui a réalisé un très beau parcours depuis 2003. Mais, à l'heure où ses perspectives sont un peu moins favorables, il est temps de prendre des bénéfices. Après un premier semestre en demi-teinte pénalisé par les conditions climatiques du début de l'année, il est désormais acquis que le groupe n'atteindra que très difficilement son objectif de chiffre d'affaires de 790 millions d'euros en 2005, malgré un second semestre plus dynamique. D'ailleurs, la direction du groupe a revu à la baisse sa prévision de résultat d'exploitation, qui devrait se limiter à 29 millions d'euros (contre 31 millions pour la précédente estimation), en raison des difficultés rencontrées par sa branche bricolage, qui opère sur un marché peu dynamique et fortement concurrentiel. Ces difficultés ont d'ailleurs été aggravées par les perturbations liées aux travaux du tramway de Grenoble, qui ont pénalisé une succursale jusqu'alors très rentable. C'est pourquoi nous avons ramené début novembre notre objectif de cours de 161 euros à 140 euros, un seuil au-delà duquel nous recommandons de prendre des bénéfices. Il valorise les bénéfices estimés pour 2006 avec un multiple plutôt généreux de 11 fois. Il faudra attendre un repli sous 130 euros pour revenir éventuellement à l'achat (code : SAMS ; Comp. B).
IPSOS
De vrais atouts déjà bien intégrés
> Ipsos, le spécialiste du sondage, a de quoi séduire, avec une progression des ventes toujours supérieure à celle de son marché et à celle de ses principaux concurrents.
D'ailleurs, au rythme actuel de la croissance organique (de 8 à 10 % par an) et de l'intégration de nouvelles sociétés rachetées dans le cadre de sa politique d'acquisitions, Ipsos devrait atteindre plus vite que prévu l'objectif de 1 milliard de facturations, assorti d'une marge opérationnelle supérieure à 10 %, que s'est fixé la direction à l'horizon 2007.
Il en ressortirait une progression de plus de 40 % de l'activité et de plus de 50 % du résultat d'exploitation en deux ans.
Mais cette dynamique s'est déjà traduite par une progression en Bourse de plus de 32 % depuis le début de l'année.
Ce parcours sans faute illustre certes les bons fondamentaux de la société, qui allie visibilité et croissance. Et la valeur bénéficie également d'une dimension spéculative liée au processus de concentration à l'oeuvre dans le secteur.
Mais, au cours actuel, les perspectives sont correctement valorisées, puisque l'action capitalise plus de 27 fois les bénéfices 2005 et près de 25 fois ceux de 2006.
Par conséquent, on pourra prendre une partie des bénéfices vers 105 euros (code : IPS ; Comp. B, SRD).
POUJOULAT
De belles perspectives très bien valorisées
> Le chiffre d'affaires réalisé sur les neuf premiers mois de l'année par Poujoulat, fabricant de conduits métalliques de cheminées et de chauffage, a confirmé le dynamisme de l'activité, même si l'on a pu observer un tassement de la croissance, en raison d'un démarrage saisonnier décalé et d'une pénurie de main-d'oeuvre. Les ventes ont en effet progressé de 14,2 % sur la période (contre 15,7 % au premier semestre), pour atteindre 56,3 millions d'euros.
L'arrêt de la dégradation des marges liées à la hausse du prix de l'acier est confirmé, et la rentabilitédevrait même connaître une légère hausse. L'objectif du groupe est d'atteindre une marge opérationnelle de 6 à 7 % et une marge nette de 4 %.
Il pourra faire mieux en 2006, si toutefois l'acier ne connaît pas de nouveaux accès de fièvre.
Poujoulat prévoit en effet, après un exercice consacré à la hausse des volumes et à la conquête de parts de marché, de relever ses prix de vente l'année prochaine. Mais ces belles perspectives apparaissent d'ores et déjà très bien valorisées, puisque le titre capitalise déjà près de 11 fois le bénéfice estimé pour 2006.
C'est pourquoi, compte tenu de la grande sensibilité de la société à l'évolution du prix de ses matières premières, nous préférons continuer à prendre des bénéfices, le cours de Bourse ayant en outre largement dépassé notre objectif de cours de 60 euros (code : POUJ ; Comp. C).
CREDIT FONCIER DE MONACO
Un potentiel réalisé
> Avec le rachat en 2004 des activités de banque privée du Crédit Lyonnais et de Citibank, le Crédit Foncier de Monaco, première banque du Rocher, a renforcé ses positions sur ce petit territoire très riche et qui rivalise avec nombre de paradis fiscaux. Sa part de marché est ainsi passée de 12,3 % à 15 % entre 2001 et 2004, selon la Direction du budget et du trésor de Monaco. Du coup, le Crédit Foncier de Monaco, qui gère près de 8 milliards d'euros d'actifs, a dégagé l'an passé un résultat net de 28,7 millions d'euros, en hausse de 19 %. Hors plus-values sur le portefeuille de placement, le produit net bancaire a atteint 70 millions d'euros, en hausse de 17 %. Et ce alors même que l'effet périmètre n'a eu qu'un impact partiel, puisque le Crédit Lyonnais Private Banking International Monaco n'est consolidé que depuis juillet 2004, et Citibank depuis novembre 2004. Pour les mois à venir, la hausse des marchés financiers devrait permettre d'augmenter la collecte des gestionnaires de fortune de l'établissement. Le Crédit Foncier de Monaco compte également se développer dans la gestion de fonds, vers les entreprises et dans l'immobilier. C'est pourquoi nous tablons pour 2005 et 2006 sur une progression de plus de 15 % des résultats et du dividende de la banque monégasque. Le rendement prévisionnel 2005 ressort ainsi à 4,6 %. Mais cette perspective est d'ores et déjà intégrée par le cours de Bourse, qui a pratiquement atteint notre objectif de 950 euros, au-delà duquel nous prendrons des bénéfices (code : MLCFM ; Marché Libre).